Qu’est-ce qu’un sol ?

Qu’est-ce qu’un sol ?

Les sols

Le sol est une interface essentielle dans l’environnement. Il est issu de la dégradation des organismes vivants dans le sol et à sa surface (biosphère) qui fournit de la matière organique, et l’altération des roches (lithosphère) qui apporte la matière minérale : argiles, limons, sables, éléments grossiers. L’ensemble des processus conduisant à la formation et à l’évolution des sols est appelé pédogenèse.

pedogenese
© Quentin Styc, INRAE

La pédogenèse est lente : il faut environ 300 ans pour former 1 cm de sol. Les sols sont donc une ressource non renouvelable à l’échelle humaine.

Tandis qu’ils s’épaississent, les sols tendent également à se différencier verticalement par transformation et réarrangement de leurs composants.

Cette variabilité verticale, observable par une succession de couches appelées horizons, diffère en fonction des situations environnementales : climat, relief, organismes vivants, lithologie. Cela génère une très grande diversité de sols.

Comment cartographier un sol ?

La première étape de cartographie des sols consiste à rassembler et à croiser les différentes sources d’informations environnementales informatisées (géologie, topographie, occupation du sol…) d’un secteur d’étude. Combinées dans un système d’information géographique (SIG), ces informations permettent d’analyser le territoire à cartographier et d’énoncer une ébauche des premières hypothèses de distribution des sols.

Une deuxième étape, de terrain, consiste à observer, décrire les sols ponctuellement* à l’aide d’une tarière. La campagne de terrain est classiquement complétée par la réalisation de fosses pédologiques, qui favorisent une observation plus détaillée des grands types de sols, ainsi que le prélèvement d’échantillons pour analyses complémentaires en laboratoire. La phase de terrain permet de valider les règles de distribution émises lors de la première étape.

La troisième étape consiste à combiner les données issues des observations (descriptions et analyses des sols) pour obtenir une information synthétique surfacique et cartographique. L’ensemble de ces informations est collecté et capitalisé au sein d’une base de données nationale (DoneSol) associée à une carte.

* La densité de sondages dépend de l’échelle de représentation. A l’échelle 1/250 000, il est préconisé de réaliser 1 sondage tous les 200 à 600 hectares (Norme NF X31-560).

Les différents types de sol

La diversité des paysages entraine nécessairement des conditions de formations variées des sols. De ce fait, les sols sont identifiés par types dont certains sont présentés ici à titre d'exemples.

Les sols minéraux : 

LITHOSOLS

lithosol

Les Lithosols sont des sols très peu différenciés et très peu épais car limités à moins de 10 cm de la surface du sol par une roche cohérente et dure (granite, calcaire, schiste...).

Occupation sols métropolitain = 3,6 %

 

 

 

Les sols vallons, vallées et milieux côtiers :

COLLUVIOSOLS

Colluviosol
© Agrocampus Ouest, 2007

Les Colluviosols sont des sols issus de colluvions, matériaux arrachés au sol en haut d’un versant puis transportés par le ruissellement de l’eau ou par éboulement pour être déposés plus en aval, en bas de pente. Il s’agit donc de dépôts comportant le plus souvent des éléments grossiers (graviers, cailloux, pierres...), charbons de bois, débris végétaux ou autres. L’épaisseur des Colluviosols est supérieure à 50 cm.

Les Colluviosols sont donc le plus souvent observés dans les fonds de vallons, au pied de talus ou encore à la faveur des replats en milieu de pente.

Occupation sols métropolitain = 4,4 %

 

Les sols issus de matériaux calcaires :

RENDISOLS

Rendisol
© J. Moulin, CDA36, 1997

Les Rendisols sont des sols peu épais (moins de 35 cm d'épaisseur), reposant sur une roche calcaire libérant peu de carbonates de calcium. Ce sont des sols au pH neutre ou basique, caillouteux, très séchants et très perméables. Ils se différencient des Rendosols par leur abondance moindre en carbonates.

Occupation sols métropolitain = 2,2 %

 

 

 

Les sols peu évolués :

BRUNISOLS

Brunisol
© J.P. Mure, CDA38, 2018

Les Brunisols sont des sols ayant des horizons relativement peu différenciés (textures et couleurs très proches), moyennement épais à épais (plus de 35 cm d'épaisseur). Ces sols sont caractérisés par un horizon intermédiaire dont la structure est nette (présence d'agrégats ou mottes), marquée par une forte porosité. Les Brunisols sont des sols non calcaires. Ils sont issus de l'altération in situ du matériau parental pouvant être de nature très diverse.

Occupation sols métropolitain = 19,4 %

 

 

 

Les sols évolués :

FERSIALSOLS

Fersialsol
© J.P. Mure, CDA38, 2016

Les Fersialsols sont des sols caractérisés par une couleur rougeâtre. Ils se sont constitués sous des climats méditerranéens ou tropicaux. Leur couleur rougeâtre provenant de la présence de cristaux de fer est apparue au cours de leurs processus de formation. L'horizon au contact de la roche est aussi plus argileux, très bien structuré, à bonne capacité d'échange et de rétention pour l'eau et les éléments nutritifs. Le matériau parental peut provenir de nombreux substrats géologiques, à l'exception des marnes.

Occupation sols métropolitain = 1,6 %

 

 

Les sols soumis à l'excès d'eau :

HISTOSOLS

Histosol
© Agrocampusouest, 2009

Les histosols sont des sols composés essentiellement de matières organiques (débris végétaux) sous forme de tourbe. Ils sont engorgés en permanence. On les trouve dans les tourbières mais aussi dans les zones de bas-fond ou de dépressions où l'eau et les débris organiques s'accumulent.

Occupation sols métropolitain = 0,4 %

 

 

 

Geoportail

Pour en savoir plus et localiser les différents types de sols de la France métropolitaine, rendez-vous sur le Géoportail (catégorie "Agriculture" > "Carte des sols").

Date de modification : 06 décembre 2022 | Date de création : 05 décembre 2022 | Rédaction : webmestre